HLM : comment les bailleurs sociaux font-ils face à l’augmentation des coûts de l’énergie ?

Rédigé par Antoine
Mis à jour le 24 janv. 2024
Temps de lecture : 6 min
hausse des prix de l’énergie en HLM

Au sein des logements sociaux, les charges explosent. En cause : la crise de l’énergie. Les prix de l’électricité et des combustibles ont vivement augmenté en Europe et en France depuis fin 2021. Résultat : la facture flambe, les ménages peinent à payer leur loyer charges comprises, et les organismes HLM s’inquiètent pour leurs locataires. Face à cette situation inédite, l’État a renforcé début 2023 son bouclier tarifaire en faveur de l’habitat collectif. Une mesure attendue par les bailleurs sociaux, mais jugée encore insuffisante. La rénovation du parc social et la mise en place de solutions d’économies d’énergie restent incontournables pour sortir de la crise. Hellio se penche sur la hausse des prix de l’énergie dans le secteur HLM.


Bailleurs sociaux : Hellio mobilise les aides pour rénover vos HLM


Hausse des prix de l’énergie : les locataires de logements sociaux en difficulté pour payer leurs charges

Électricité, gaz, fioul… sujet brûlant de l’actualité ces derniers mois, l’envolée des tarifs de l’énergie se poursuit, au grand dam des ménages français. En effet, le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire pèsent lourd dans le budget d’un foyer. En première ligne, les personnes qui vivent dans des habitations à loyer modéré (HLM) sont frappées de plein fouet par cette crise de l’énergie.

La précarité énergétique, une réalité pour plus d’un tiers des ménages en HLM

picto-immeuble-bleuDans l’Hexagone, le parc social est partiellement vieillissant, avec des logements mal isolés, et équipés d’un mode de chauffage vétuste et énergivore. Parmi les 4,7 millions de logements sociaux que compte la France, 9,5 % sont des passoires thermiques. (Sources : Union sociale pour l’habitat et ministère de la Transition écologique)

De plus, la précarité énergétique touche 37 % des ménages vivant en HLM, contre 26 % des locataires du secteur résidentiel privé, comme l’indique CDC Habitat. La rénovation des logements sociaux est plus que jamais essentielle.

Face à l’augmentation des prix, la facture énergétique des ménages modestes s’alourdit

euro-economie-financement (2)Rappelons qu’un logement social se destine à un ménage dont les revenus ne dépassent pas le plafond réglementaire en vigueur. Les occupantes et occupants de HLM, qui manquent de ressources, subissent plus violemment la hausse des prix de l’énergie. À l’heure actuelle, ce sujet de préoccupation est sur toutes les lèvres.

Dans un HLM de Seine-Saint-Denis, par exemple, se chauffer et obtenir de l’eau chaude sanitaire est devenu pratiquement deux fois plus cher en l’espace d’un an et demi seulement. Conséquence : les charges montent en flèche, et font gonfler le loyer à verser au bailleur social. Une habitante constate ainsi « presque 200 € de différence » sur son loyer mensuel, charges comprises, soit une dépense supplémentaire annuelle d’environ 2 400 €.

Logiquement, l’importante perte de pouvoir d’achat générée par l’envolée des prix de l’électricité, du gaz et du fioul n’est pas sans incidence. Elle affaiblit notamment la capacité d’épargne des ménages, qui ne peuvent plus — ou moins — mettre de l’argent de côté. Elle peut également se répercuter sur un autre poste budgétaire de la famille, tel que l’alimentation, les sorties culturelles pour les enfants, les activités sportives ou encore l’éducation.

Entre appels au secours des locataires et prélèvements publics, les bailleurs sociaux pris entre deux feux

picto-baisse-depensesFace à l’explosion des charges locatives, les habitantes et habitants se mobilisent pour réclamer un allègement des frais. Mais si la majoration de la facture est difficile à assumer pour les locataires, elle l’est également pour les offices HLM, contraints d’honorer leurs propres obligations financières.

En effet, les bailleurs sociaux se trouvent dans l’impossibilité d’absorber l’intégralité de l’inflation énergétique, et donc de « soutenir les locataires à la hauteur des difficultés auxquelles ils sont confrontés », comme le rappelle l’Union sociale de l’habitat. Le porte-parole des organismes HLM souligne également les efforts déployés pour « limiter l’impact des hausses des charges, en visant un lissage des variations anticipées des coûts des énergies ». En parallèle, le secteur de la solidarité attend davantage de soutien de la part de l’État.

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : + 10 %

Dans une enquête flash, l’Union sociale de l’habitat révèle que les impayés de loyers des locataires HLM ont fortement grimpé en 2022. Les deux tiers des bailleurs sociaux sondés ont enregistré un bond de 10 % dans les retards de paiement supérieurs à 3 mois, par rapport à la fin de l’année 2021.


Hellio, partenaire privilégié des bailleurs sociaux


Bouclier tarifaire sur l’énergie : le blocage des prix élargi aux bailleurs sociaux

Pour rappel, le bouclier tarifaire est une mesure gouvernementale qui consiste en un plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. L’objectif : protéger les consommateurs et consommatrices face à l’inflation énergétique galopante, grâce au gel des tarifs réglementés de vente (TRV). À l’origine réservé aux particuliers, le dispositif écartait le parc HLM, composé à 84 % de logements collectifs (source : Union Habitat), pénalisant ainsi les ménages les plus fragiles. Il s’applique désormais au secteur de l’habitat collectif.

Initialement supprimé en juillet 2023, le bouclier tarifaire sur le gaz est reconduit en 2024

picto info HellioL’INFO HELLIO :

Sur la facture, le dispositif a permis de juguler la hausse du coût du gaz à 25 € par mois, comme l’indique le site service-public.fr. Une économie considérable, au regard des 200 € que les bailleurs sociaux auraient réclamés en l’absence de cette protection. En outre, la rétroactivité du bouclier tarifaire a été utile pour compenser les dépenses antérieures, engagées à partir de novembre 2021.

Depuis le 9 avril 2022, les locataires de logements sociaux, au départ laissés pour compte, bénéficient de l’extension du bouclier tarifaire sur le gaz. Il concerne à la fois les immeubles HLM équipés d’une chaudière collective au gaz, et ceux raccordés à un réseau de chaleur approvisionné en gaz naturel.

Initialement prévu jusqu’à la fin 2023, le dispositif avait disparu en juillet 2023, les cours étant « revenus à la normale », annoncé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Mais suite à la hausse de janvier 2024, le bouclier tarifaire du gaz est reconduit.

Un nouveau bouclier sur l’électricité bientôt supprimé en 2024

bouclier-eclairTout comme le bouclier tarifaire sur le gaz, l’aide destinée aux logements chauffés à l’électricité ne concernait pas les copropriétés ni les HLM à son lancement. La rectification de ce « trou dans la raquette », pour reprendre les propos du ministre du Logement Olivier Klein, figure parmi les nouveautés 2023 dans le secteur HLM. En effet, les foyers en habitat collectif ou social profitent d’une régulation du coût de l’électricité depuis le 1er janvier 2023, avec effet rétroactif au 1er juillet 2022.

Si le prix du gaz a retrouvé son niveau d’avant-crise, ce n’est pas le cas de l’électricité. Ainsi, le bouclier tarifaire sur l’électricité est prolongé jusqu’en 2025 pour les logements collectifs et individuels, comme l’a déclaré Bruno Le Maire sur LCI. Le calcul de la compensation s’effectue sur la base des TRV non gelés, et du TRV gelé. L’augmentation de la facture énergétique mensuelle est limitée en moyenne à 20 €, au lieu de 180 € sans le bouclier « collectif ».

En 2024, le bouclier est toujours maintenu, malgré une hausse des tarifs réglementés en février (plafonnée à +10 %). En revanche, le gouvernement envisage de l'arrêter au cours de l'année, d'après la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.


Offices HLM : Hellio vous aide à faire face à la hausse des prix de l’énergie


Les solutions pour contrer la flambée des prix : combiner rénovation des HLM et gestes de sobriété énergétique

Pour alléger la facture, chaque geste compte

picto-ampoule-allumeeAu-delà du bouclier tarifaire, les bailleurs sociaux peuvent inciter leurs locataires à adopter des écogestes pour réaliser des économies additionnelles. Moins et mieux consommer est un premier pas indispensable pour diminuer la facture ! Encore faut-il connaître les bons gestes, car il faut éviter de mettre en marche le chauffage d’appoint, et laisser libres les grilles d’aération…

L’Union sociale de l’habitat met ainsi un kit de communication à la disposition des organismes HLM. Voici quelques pratiques de sobriété énergétique conseillées par la campagne « Chaque geste compte » :

  • Installer un thermostat pour contrôler la température au sein du logement.
  • Limiter le chauffage à 19 °C maximum.
  • Régler le chauffe-eau à 55 °C.
  • Éteindre les appareils en marche ou en veille qui ne sont pas utilisés.

Le kit est disponible gratuitement, et contient des affiches, des vidéos, et des vignettes pour les réseaux sociaux.

Rénover pour optimiser les performances énergétiques des logements sociaux

La rénovation des bâtiments HLM constitue un outil pertinent pour :

  • Limiter la consommation énergétique.
  • Réduire les charges des résidentes et résidents.
  • Éviter la précarité énergétique.
  • Améliorer le confort thermique au sein des logements.
  • Augmenter la valeur du patrimoine des bailleurs.

picto-cle-locataireCes travaux sont par ailleurs indispensables pour gagner des lettres sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), et anticiper ainsi l’interdiction de mise en location des passoires thermiques : classes G en 2025, F en 2028 et E en 2034.

Un chantier de rénovation ne s’effectue pas au hasard, et certains travaux sont à réaliser en priorité.

  1. Comme chaque habitation est unique, la première étape est de faire conduire un audit énergétique. Cette étude s’avère indispensable pour définir les travaux adéquats à mener au sein du HLM.
  2. Côté chantier, le geste prioritaire consiste généralement à assurer une isolation thermique optimale du bâtiment, afin de limiter les pertes de chaleur. Plusieurs opérations d’isolation sont alors envisageables, dans les parties collectives ou privatives : murs, toits-terrasses, planchers bas, combles, points singuliers, et calorifugeage.
  3. Ensuite, il est essentiel d’équiper le HLM d’un système de chauffage performant et économe, tel qu’une pompe à chaleur. Il est également possible de raccorder le bâtiment à un réseau de chaleur. Le recours aux énergies fossiles telles que le gaz et le fioul, bien qu’omniprésentes aujourd’hui, se doit d’être limité afin d’atteindre les objectifs de décarbonation et de transition énergétique.

picto astuce HellioL’ASTUCE HELLIO :

Il existe des aides à la rénovation des logements sociaux. Certificats d’économies d’énergie (CEE), éco-prêt logement social, et subventions du plan France 2030 sont autant de soutiens financiers dont peuvent profiter les bailleurs pour leurs HLM !

Les offices HLM peuvent opter pour d’autres types de travaux efficaces, comme le relamping avec des ampoules LED, la pose d’une VMC double flux, et l’installation d’un thermostat programmable pour le chauffage collectif.

Réhabiliter un appartement ou une maison est un projet d’envergure, qui nécessite une importante réflexion en amont. De l’audit énergétique à la rénovation globale, Hellio accompagne les bailleurs sociaux dans leurs problématiques liées à la hausse des prix de l’énergie, avec des solutions adaptées et complètes.


Avec Hellio, les bailleurs sociaux sont entre de bonnes mains !


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